J.R.R. Tolkien – Traduire Beowulf

Dans cet essai, Tolkien explore les défis complexes posés par la traduction du poème épique anglo-saxon Beowulf, qu'il considérait comme une œuvre fondatrice de la littérature anglaise.

Tolkien défend l'idée qu'une traduction fidèle ne doit pas se contenter de restituer le sens littéral du texte, mais aussi son rythme, sa tonalité et son caractère poétique, indissociables de la langue d'origine. Tolkien met en garde contre les versions trop modernes ou naturalisantes, qui risquent de trahir l'esprit du texte ancien. Il souligne l'importance de la forme allitérative propre à la poésie anglo-saxonne, et de certains termes clés difficilement traduisibles (comme eoten, sceadu, ou wyrm), qui portent une forte charge culturelle et symbolique.

L'essai est aussi l'occasion pour Tolkien de réfléchir à la nature du traducteur, entre fidélité érudite et recréation poétique, et de poser un regard critique sur plusieurs traductions contemporaines. Il y exprime son ambition de produire un jour une version en prose littéraire de Beowulf ; ce qu'il fera, mais sans jamais la publier de son vivant.