J.R.R. Tolkien – Sire Gauvain et le Chevalier vert
Dans cet essai, Tolkien étudie en profondeur le poème médiéval anonyme Sir Gawain and the Green Knight, dont il a également réalisé une célèbre traduction. Il s'attache à mettre en valeur les qualités littéraires, symboliques et structurelles de l'œuvre, trop souvent négligées selon lui au profit d'une lecture purement allégorique ou moraliste.
Tolkien souligne la maîtrise du vers allitératif, l'architecture rigoureuse du récit, la richesse des motifs (la couleur verte, le jeu de la tentation, la figure du chevalier parfait confronté à ses limites) et le mélange subtil entre merveilleux celtique et éthique chevaleresque chrétienne. Il défend aussi l'originalité du poème face à des critiques qui le jugeraient inférieur aux grands classiques médiévaux.
Loin d'être un simple récit d'aventure, Sire Gauvain et le Chevalier Vert est, pour Tolkien, une œuvre profondément humaine, qui interroge les notions de loyauté, d'honneur, de tentation, de confession et de vérité. Il y voit une forme d'humilité narrative, une manière de montrer la fragilité même des plus grands héros face à la complexité morale du monde.