J.R.R. Tolkien – Du Conte de Fées

Dans cet essai majeur, Tolkien expose sa conception du conte de fées et défend sa légitimité littéraire, en particulier à destination des adultes. Il rejette l'idée que ces récits soient réservés aux enfants ou synonymes d'évasion naïve, affirmant au contraire qu'ils participent à une profonde vérité.
Tolkien commence par définir ce qu'est un conte de fées : non un récit sur les fées, mais un récit qui se déroule dans un monde secondaire régi par des lois différentes du nôtre, et où la magie est naturelle. Ce monde, qu'il nomme Faërie, est un lieu d'émerveillement, de beauté et de péril.
Tolkein distingue ensuite trois fonctions essentielles du conte de fées :
- L'évasion, qu'il considère non comme une fuite lâche, mais comme une libération de la grisaille du monde quotidien.
- La consolation, illustrée par la « eucatastrophe », un retournement soudain et heureux qui restaure l'espérance.
- La récupération, c'est-à-dire la capacité du conte à nous faire redécouvrir le monde avec des yeux neufs.
Tolkien conclut en soulignant que le conte de fées touche à des vérités profondes, et que le plus grand conte de fées — l'histoire chrétienne — s'est réalisé dans le monde réel. En ce sens, il rapproche l'art de sub-création humaine de la création divine.